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« Il y a quantité d’autres choses qui peuvent être faites à partir des données publiques, si elles sont aisément accessibles », estime Benjamin Ooghe-Tabanou, du collectif Regards citoyens, qui milite pour une plus grande transparence des services de l’Etat. « En Grande-Bretagne, par exemple, on trouve des initiatives comme ‘Where does my money go ?’ qui détaillent le budget de l’Etat. Les possibilités sont infinies : avec les données de l’IREP, on peut constuire des cartes de la pollution en France ; ou encore concevoir des cartes et des guides interactifs à l’usage des personnes en fauteuil roulant, qui indiqueraient quels bâtiments ou transports sont accessibles… »
Le collectif compte lancer le 26 novembre, à l’occasion d’une rencontre à la Cantine, à Paris, une « chasse aux données publiques », pour regrouper toutes les informations intéressantes, et tester leur utilisation. Un travail également entamé, avec une démarche un peu différente – ce sont les administrations qui proposent leurs données pour publication – par Data Publica, un site monté par trois start-ups et financé par des fonds publics.
« De très nombreuses données existent déjà sous des formes diverses en de nombreux endroits du web administratif. D’autres n’attendent qu’un coup de pouce pour être ouvertes », résume Benjamin Ooghe-Tabanou. Parmi les administrations qui attendent un « coup de pouce », on trouve notamment les ministères de la justice ou de la défense ; une question de culture ? L’an dernier, plusieurs débats avaient eu lieu en France entre la majorité et l’opposition sur les effectifs et la localisation de la police et de la gendarmerie. En Grande-Bretagne, le ministère de l’intérieur publie non seulement les effectifs détaillés de la police, mais aussi leurs évaluations.