Dépèche AFP — Paris, le 5 aot 11 à 18h42
Le président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer a fustigé vendredi la publication de la liste des députés les moins assidus aux réunions de commissions, estimant dans un communiqué que « la volonté de transparence ne peut tout justifier ».
Bernard Accoyer « déplore les conclusions qui sont tirées d’une compilation mécanique de données statistiques ».
Le collectif « Regards citoyens » a publié mardi une liste de 102 députés qui seraient passibles de sanctions pour absentéisme répété lors des travaux en commission lors de la session 2010-11. Dans cette liste, Patrick Balkany (UMP, Hauts-de-Seine) arrive en tête, n’ayant participé à aucune des réunions des commissions dont il fait partie, précédant Michel Delebarre (PS, Nord) et Arnaud Montebourg (PS, Saône-et-Loire).
« Il est particulièrement choquant, écrit Bernard Accoyer, que les auteurs de cette étude s’arrogent le droit de « retracer » les agendas parlementaires ou de vérifier la teneur des excuses présentées par les députés pour justifier de leurs absences ».
« Certains de ces motifs peuvent en effet être relatifs à des questions confidentielles concernant la vie privée, à commencer par leur état de santé », fait-il valoir. « Le respect de la vie privée est un principe de valeur constitutionnelle et les députés y ont droit comme tous les citoyens. La volonté de transparence ne peut tout justifier ».
« Les méthodes employées, fragiles d’un point de vue méthodologique et moralement critiquables, conduisent à des résultats erronés, tant en ce qui concerne les noms qui sont cités, les chiffres qui sont publiés ou les commentaires qui les accompagnent », poursuit le président de l’Assemblée.
Regards citoyens a réagi à la déclaration de M. Accoyer, rappelant dans un communiqué que « son étude cherche simplement à réaliser le travail de transparence démocratique qui devrait normalement incomber à l’Assemblée nationale ».
« La transparence de l’activité démocratique de nos institutions est un des fondements de la République Française », dit le collectif, refusant en outre que son travail soit qualifié de « compilation mécanique de données statistiques » et insistant sur sa « démarche de vérification » des données.