En cette fin de mandature européenne, nos représentants à Bruxelles viennent de demander que soit rendue obligatoire l’inscription des lobbyistes au registre des représentants d’intérêts. Voici une très bonne nouvelle avant les prochaines élections européennes.
Mais va-t-elle réellement changer le fonctionnement du parlement ? Une demande similaire avait déjà été votée par les mêmes députés européens dès 2011, malheureusement sans effet. Il faut donc que nos futurs représentants s’engagent sérieusement pour plus de transparence démocratique.
Alors qu’une majorité de parlementaires réclame un registre du lobbying obligatoire, pourquoi n’existe-t-il pas au sein de leur propre parlement ? Comment le parlement peut-il accepter que des députés conservent leurs activités professionnelles au risque de possibles conflits d’intérêts ? Pourquoi des assistants travaillant au sein des institutions européennes sont-ils rémunérés par des entreprises ? Pourquoi toute une partie du travail parlementaire, notamment les négociations entre les rapporteurs, le conseil et la commission, ne fait-elle pas l’objet de compte-rendus publics ? Pourquoi dans de nombreux débats européens la société civile n’est-elle pas ou peu écoutée ?
Le parlement européen et plus largement les institutions européennes doivent encore faire de sérieux progrès en termes de transparence démocratique et de prise en compte de la pluralité des opinions des citoyens européens. C’est pour cette raison que nous avons rejoint la coalition « Politique pour les Peuples » regroupant 65 associations issues de 20 pays européens afin d’interpeller les candidats pour qu’ils s’engagent à plus de transparence durant leur mandat parlementaire. Alors que 50% des lois votées en France trouvent leur origine à Bruxelles, il n’est pas normal que les opinions des entreprises soient celles les plus souvent prises en compte lors des négociations européennes.
Plus de quarante candidats aux élections européennes d’horizons variés ont déjà signé l’engagement « Politique pour les Peuples ». Parmi eux, 4 parlementaires français : Sandrine Bélier (Groupe des Verts), Corinne Lepage (Groupe Libéral), Younous Omarjee (Groupe de la Gauche unitaire) et Michèle Rivasi (Groupe des Verts). Nous appelons tous les candidats français à suivre leur exemple et s’engager à défendre les citoyens et la démocratie contre l’influence excessive de certains lobbies.
N’hésitez pas à interpeler les candidats à l’élection européenne et à réserver votre soirée du 5 mai 2014. Nous accueillerons au NUMA des candidats pour les interroger sur leur vision de la transparence démocratique et de l’éthique au sein des institutions européennes. Cette soirée sera retransmise sur Internet.